mais encore...

mais encore...

mémoire 5 (variation sur objet flottants)

-III- variation sur objets flottants

 

j'ai écrit dans un premier temps dans ce chapitre un récit à propos de l'usage d'un bâton de parole

 lors d'ateliers d'investigation des pensées que j'organise régulièrement avec des drôles d'expériences de philosophie quotidienne.

 

Puis j'en ai  écrit un autre sur des gros cailloux en guise d'objets flottants (!) que j'utilise chez les personnes dont l'agenda déborde pour distinguer des priorités…

Puis sur des objets de Psycho magie

qui avaient étés inventés dans des ateliers expérimentaux que nous avions animé, ma collègue sorcière Nadine Burdin et moi-même…

                                          Et encore un sur les cartes numineuses[1], ces miracles furtifs où les problèmes n'existent plus et qui pourraient entrer dans le jeu de l'oie d'un entretien systémique…

 

Toutes ces variations sur objets flottants sont délicieuses mais leurs descriptions rallongeaient considérablement ce mémoire !

Elles ne sont en définitive que  l'illustration de la richesse que nous offre l'utilisation d'objets métaphoriques dans une pratique professionnelle…

Et j'ai pensé que cela n'était plus à prouver en systémique !

 

Aussi, je me contenterai pour le confort de mes lecteurs  de témoigner d'une seule expérience de création d'objet métaphorique. C'est celui qui  a illustré pour moi ces deux années de DU.

Ce que je tiens surtout à souligner, c'est  le plaisir jubilatoire que j'ai eu à le réaliser.

J'ai pu ainsi ressentir l'effet de ce genre de « prescription » 


ÿ l'arc systémique

           

                            

 

C'est essentiellement ce qui m'a été renvoyé par le groupe qui m'a émue et témoigne de la puissance d'évocation d'un objet métaphorique.

En fait, je n'ai pas envie d'en dire plus :

Voici, en vrac ce qui s'est dit  en réponse à la question : « Quel  travail thérapeutique est suggéré ?  

 

Renvoyer. Rassembler. Décorer. Envoyer un message.

Viser juste. Discerner le léger et le lourd... Un attrape rêve.

La tresse qui construit petit à petit Un lien entre le lourd et l'élaboration du futur.

Ensemble on est plus fort.

Une flèche seule est facile à briser, alors qu'un faisceau devient robuste.

Une flèche sans arc est aussi inutile qu'un arc sans flèche.

Le déséquilibre donne le sens de l'utilisation.

Il y a un message caché.

Qu'importe le message pourvu qu'on ait la flèche.

Une réserve de flèche et le mot de la fin.

On ne sait pas où vont aller les flèches.

Le thérapeute constructiviste fait flèche de tout bois

Se laisser transformer.

Ranger, plier les armes

CONCLUSION

 

Tous ces témoignages sont plus éloquents qu'une conclusion fumeuse !

Ils m'invitent à la légèreté et la simplicité :

 

¤     Le problème, c'est d'avoir une seule vision :

       La systémique, c'est complexifier le modèle, en rajoutant des points de vue.

 

¤     En systémique, la vérité, on s'en fout, c'est le piège principal.

       La réponse, c'est la catastrophe de la question.

 

¤     La technique n'intervient qu'à 15% dans la réussite d'une thérapie[2].

     Et avec ça, comme nous le conseille avec beaucoup de sagesse le Dr Neuburger :

     «  Mieux vaut garder une grande modestie quant à la pertinence de nos théories »

 

¤     On  réussit parfaitement à échouer en cherchant « l'ultra solution ».

 

¤     « Il ne faut pas dire du mal du paradoxe, passion de la pensée :

     Le penseur sans paradoxe est comme l'amant sans passion, une belle médiocrité. »

     Miettes philosophiques, Sfren Kierkegaard 1844

 

¤     Et j'ai envie de laisser la parole à Philippe Taufour pour conclure ce travail,

     avec « l'effet papillon », un écart infime à l'origine qui crée une grosse différence à l'arrivée.

     « Quand on veut déplacer une rivière, soit on fait un barrage, soit on remonte en amont

      et on pose un caillou.

      On ne s'appuie pas assez sur l'énergie propre d'un système,  plus souvent, on fait un barrage.

       Il faut  tenter de repérer le flux de la rivière, faire confiance en une co-création, et avoir  

     quelques cailloux dans sa poche. »

 

 

Je ne cite ici que quelques-uns des nouveaux trésors qui sont aujourd'hui dans mon petit panier.

Je grignote maintenant ces provisions tout au long de la route, en flânant, en maugréant parfois, en hésitant, en dansant aussi, en me perdant souvent, et en riant encore …

 

…En attendant de savoir voler [3] !

Venez jusqu'au bord.

Mais nous pourrions tomber

Venez jusqu'au bord.

Mais c'est trop haut !

VENEZ JUSQU'AU BORD

Et ils vinrent enfin

Il les poussa.

Et ils volèrent.

 

J'ai commencé par des remerciements formels, je voudrais finir par un grand élan de cœur pour vous remercier tous de l'aventure dans laquelle vous m'avez embarquée !

 

 

 

Et pour finir, le voici le « message caché » qui était enroulé autour des flèches !

 

Nos patients ne sont pas nos patients

 

Nos patients ne sont pas nos patients

Ils sont les fils et les filles de l'appel à la Vie à elle-même

Ils viennent nous voir

Mais bien qu'ils soient avec nous,

Ils ne nous appartiennent pas !

 

Nous pouvons leur donner notre attention,

Mais pas nos pensées,

Nous pouvons accueillir leur histoire,

Mais pas leur être

Car leur être  habite la maison de demain

Que nous ne pouvons visiter, même dans nos rêves

 

Nous pouvons nous efforcer d'être comme eux,

Mais ne tentons pas de les faire comme nous,

Car la Vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

 

Nous sommes les arcs, par qui nos patients

Comme des flèches vivantes sont projetées.

L'archer voit le but sur le chemin de l'infini,

Et il nous tend de sa puissance

Pour que ses flèches puissent voler vite et loin.

Que notre tension par la main de l'archer soit pour la joie ;

Car de même qu'il aime la flèche qui vole

Il aime l'arc qui est stable.

 

(Inspiré librement de Khalil Gibran / Le prophète)

 

ANNEXE

La leçon du papillon

 

Un jour apparu un petit trou dans un cocon.

Un homme qui passait à tout hasard s'arrêta et observa de longues heures le papillon qui s'efforçait de sortir par ce petit trou.

Après un long moment, c'était comme si le papillon avait abandonné, et le trou demeurait toujours aussi petit. On aurait dit que le papillon avait fait tout ce qu'il pouvait, et qu'il ne pouvait plus rien faire d'autre.

 

Alors l'homme décida d'aider le papillon. Il prit un petit canif et ouvrit un peu le cocon.

Le papillon sorti aussitôt.

 

Mais son corps était maigre et engourdi ; ses ailes étaient peu développées et bougeaient à peine.

L'homme continua à observer, pensant que, d'un moment à l'autre, les ailes du papillon s'ouvriraient et seraient capables de supporter le corps du papillon pour qu'il prenne son envol.

 

Il n'en fut rien ! Le papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre  avec son maigre corps et ses ailes rabougries.

Jamais il ne pu voler !

 

Ce que l'homme avec son geste de gentillesse et son intention d'aider ne savait pas, c'est que le passage par le trou étroit du cocon était l'effort nécessaire pour que le papillon puisse transmettre le liquide de son corps à ses ailes de façon à pouvoir voler.

C'était le moule à travers lequel la vie le faisait passer pour grandir et se développer.

Parfois l'effort est exactement ce dont nous avons besoin.

 

 

Si on nous permettait de vivre notre vie sans rencontrer d'obstacle, nous serions limités.

Nous ne pourrions pas être aussi forts que nous le sommes :

Nous ne pourrions jamais voler !

  

BIBLIOGRAPHIE

  

Braden Gregg, « La divine Matrice » Ed. Ariane, Québec 2007

Byron Katie, « Aimer ce qui est » Ed. Ariane, Québec 2003

Cario  Raphaël, « Dessine et guéris toi » Ed. Dervy. 1998

Jodorowsky Alexandro, « La danse de la réalité »

 Ed. Albin Michel , Paris 2001 

Lipton Bruce H., Ph.D, « Biologie des croyances » Ed. Ariane, Québec 2006 

Simon Anne, (Thèse), « Introduction à la médecine traditionnelle chinoise

                              par la symbolique des chiffres », Faculté Médecine de Lyon Sud 1983

TRINH XUAN THUAN, « Origines. La nostalgie des commencements » Ed. Fayard 2003

VAN EERSEL Patrice, « La source noire » Ed. Poche 1987

 

 

 

 



[1] De« numen » le divin. Une expérience numineuse est, selon Rudolf Otto et Carl Gustav Jung, une       

   perception affective du sacré, de la perfection.

[2] 40%, les changements de vie extra thérapeutiques, 15% la confiance dans le thérapeute, 30% les facteurs communs entre bon thérapeutes ( Ecoute, empathie ; alliance)

[3] Poème de Christopher Logue écrit pour le 50ème anniversaire de la mort d'Apollinaire

 

.                             

 

 

 

 



23/11/2008
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